Poirier vit Sans Limites « Soyez curieux d’autre chose que vous! » conseille Hans Poirier (retraité) qui a trouvé le moyen de sortir d’un tourbillon sombre et destructeur. Voici son histoire. Hans Poirier, membre de Sans Limites, s’est enrôlé dans l’armée à l’âge de 16 ans et a connu un excellent départ. « J’étais un bon soldat », se souvient-il. « J’ai fait partie de l’équipe Ironman avec le 3e RCR et passé plusieurs années dans l’équipe de tir, y compris les compétitions de tir du Commonwealth en Arkansas. J’ai remporté de nombreuses médailles et aimé tout ce qui avait trait aux forces armées. » En tant que militaire, Hans a aussi servi outre-mer. Fin des années 90, il a été déployé en Bosnie-Herzégovine dans le cadre de l’effort de maintien de la paix du Canada. En 2003, il a fait partie du premier contingent canadien Roto O à Kaboul, en Afghanistan, une expérience qui s’est avérée plus pénible qu’il ne l’avait prévu. « Comme mon père était pasteur, j’ai grandi en allant à l’église et eu une jeunesse normale et sans problème, » se souvient Hans. La vie militaire a été une toute nouvelle réalité pour lui. Il a participé à de nombreuses patrouilles, à pied et en véhicule, jour et nuit. S’en tirant de justesse à plusieurs reprises et pour chacune des victimes durant la mission, son niveau d’anxiété a atteint des niveaux sans précédent. « Ne jamais savoir quand j’allais mourir, m’a mis en état d’alerte constante » se souvient-il. « De retour au pays, je suis devenu accro à l’adrénaline et je n’arrivais pas à me calmer. » Le rapatriement de Hans a été quelques semaines plus tôt que prévu à cause d’une fracture de la cheville. En arrivant chez lui à Petawawa et retrouvant son épouse, il a été choqué de constater qu’un nouvel homme avait pris sa place. Il était sans-abri, perdu et en colère. Pour empirer les choses, le rythme de la vie civile semblait terriblement lent. Pour combler le vide, il s’est tourné vers l’alcool, la drogue et la violence. « À l’époque, il n’y avait pas beaucoup d’aide pour les soldats. Pas vraiment de thérapie ou de traitement, » se souvient-il. Libéré de l’armée en 2005, Hans a commencé à vendre de la drogue pour financer sa propre toxicomanie et a ensuite passé la décennie suivante en prison ou dans la rue. Il a essayé à plusieurs reprises d’arrêter l’abus mais à chaque fois il retombait dans la noirceur. En 2015, après toutes ces épreuves, il a fait une tentative suicidaire suivie d’une réanimation réussie. Durant sa convalescence à l’hôpital et à l’approche de son 40e anniversaire, Hans décida qu’il en avait assez. « Je venais de vivre deux semaines de sevrage à l’héroïne et j’en avais marre de toujours me sentir désespéré » dit-il. En 2016, Hans a communiqué avec VETS Canada, qui lui a trouvé une place dans une maison de réadaptation à Nanaimo, et avec Sans Limites, qui l’a aidé à raviver son amour du sport. Il fait du ski alpin et a développé une passion pour le vélo. « J’ai commencé à faire du vélo partout. Être actif, m’a fait sentir incroyablement bien » dit-il. Hans s’est aussi inscrit à des cours de yoga et est tombé amoureux de son professeur. Ils se sont mariés récemment et ont acheté leur première maison. « Quand je suis éveillé, je ne pense plus à la guerre » dit-il. Mais la nuit, ça le hante toujours. « Quelques nuits par semaine, je me réveille en criant, mais heureusement je n’ai plus besoin de drogue ou d’alcool. » Développer et s’en tenir aux routines impliquant l’exercice, aliments sains et pleine conscience, a été la clé de son rétablissement. Il conseille à toute personne aux prises avec une maladie mentale, « Soyez actif même si vous n’en avez pas envie », « Évitez les substances et restez en contact. L’isolement est toxique pour toute personne souffrant de syndrome de stress post-traumatique. J’ai choisi la vie pas la mort et je continue de m’épanouir. J’ai maintenant une vie que je n’aurais jamais cru possible et je suis très reconnaissant à Sans Limites pour le rôle qu’ils y ont joué. »