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Michael Briggs, Elof (retiré)
Témoignages communautaires

Michael Briggs, Elof (retiré)

Je me suis enrôlé dans les Forces armées canadiennes en 1986 et j’ai suivi un entraînement de sapeur de combat, qui comportait une formation sur les explosifs.

Le 20 juin 1988, à Sleese Creek (BFC Chilliwack), j’allais survivre au pire accident dans l’histoire de l’École du génie militaire des Forces canadiennes survenu durant un entraînement.
 
Pendant que certains participants au cours creusaient un trou pour la charge, je coupais et préparais les explosifs. Nous étions fatigués, l’état-major nous poussait à aller vite, et la charge a explosé prématurément, sans que personne ne sache exactement ce qui s’était passé. Quand j’ai repris conscience, un camarade du cours me disait de rester éveillé, et six de mes compagnons étaient morts, dont mon meilleur ami Bill Whitley. Mes amis Mike Byrdon et Jeffrey Clark ont aussi été grièvement blessés.
 
Après mon rétablissement initial, j’ai été renvoyé à Chilliwack en 1989. J’étais incapable de composer avec les horreurs que j’avais vécues et, n’ayant pas beaucoup de soutien, j’ai décidé de quitter la vie militaire.
 
J’ai amorcé une descente aux enfers qui allait durer 15 ans. J’ai rompu mes liens avec mon père, un militaire de carrière. Je me sentais paranoïaque, rejeté et en colère contre ceux qui se contentaient de me dire « Prends-toi en main » et « passe à autre chose ». J’ai fait de multiples dépressions et j’avais énormément de difficultés à assurer la stabilité de ma carrière.
 
Je n’ai commencé à refaire surface qu’en 2000, lorsque j’ai épousé ma femme. Avec son amour et son soutien, j’ai commencé à être suivi en counseling et en psychiatrie en 2004, mais de nombreux problèmes persistaient et, malgré des tentatives pour rejoindre la communauté des vétérans au moyen du counseling conjoint en 2014, il m’était impossible d’établir des liens ou de parler de mes expériences.
 
Puis, en 2017, il s’est passé deux choses qui ont eu un effet extrêmement positif sur moi. Tout d’abord, j’ai été accueilli dans la communauté des ingénieurs, en particulier au sein du 32e Régiment du génie de combat. Ensuite, j’ai tissé des liens avec d’autres vétérans malades et blessés par l’entremise du programme Sans limites du Groupe de transition des Forces armées canadiennes.
 
Les membres de la communauté des ingénieurs m’ont traité comme un des leurs, et non comme un être brisé dont ils avaient honte. Ils m’ont confirmé que je n’étais pas responsable de l’explosion et m’ont également dit que notre épreuve avait permis d’améliorer les normes d’entraînement au point qu’il serait impossible de reproduire l’accident que nous avions subi.
 
Le programme Sans limites m’a mis en rapport avec d’autres personnes qui ont des histoires à raconter, et je me rends compte que je ne suis pas seul. Lorsque nous pouvons nous réunir pour prendre part à des activités amusantes comme le golf ou la pêche, une bonne part de l’anxiété que j’éprouverais normalement disparaît.
 
Aujourd’hui, non seulement je me sens motivé à demeurer actif, à perdre du poids et à m’amuser avec d’autres vétérans, mais je commence aussi à me sentir bienvenu au sein d’une communauté militaire. Il y a quatre ans à peine, je n’aurais pas pu l’imaginer.
 
CHIMO!
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